La production et l’utilisation durable de l’énergie, et de l’eau, constituent les enjeux primordiaux pour répondre à la croissance et à la satisfaction des besoins, tant qualitatifs que quantitatifs, de l’humanité. Face au renchérissement inéluctable, dans l’état actuel des technologies, de l’accès à l’énergie et à la nécessité de maîtriser les
émissions des gaz à effet de serre, le recours simultané à la diversification des
sources d’énergie, à une nécessaire amélioration de l’efficacité de leur utilisation et à une meilleure adéquation des différentes formes d’énergie
aux usages, s’impose.
Pour aborder ces questions dans la complexité de leur dimension
disciplinaire et de leur interdépendance mutuelle, le CNRS a mis en place depuis
2002 le Programme Interdisciplinaire Energie qui a pour mission de créer une communauté de recherche tournée vers les questions énergétiques, en renforçant
la coordination globale du dispositif incitatif structurant les communautés
disciplinaires et en jetant les ponts nécessaires entre ces communautés pour
relever les défis correspondants, intrinsèquement interdisciplinaires.
Cet effort de recherche est structuré en plusieurs axes thématiques dont les
objectifs prioritaires sont :
- L’amélioration de l’efficacité énergétique par l’usage combiné des différentes formes et vecteurs énergétiques et le recours systématique aux méthodes d’optimisation avancées fondées sur des critères exergétiques et socio-économiques ;
- La production d’électricité propre par la conversion du rayonnement solaire par voie thermique ou photovoltaïque, de l’énergie houlomotrice ou thermique des mers, de l’énergie éolienne, ou encore par effet thermoélectrique
- Le développement de technologies avancées de stockage de l’énergie d’origine électrique ou thermique sous différentes formes, incluant l’hydrogène, reposant sur des recherches intégratives allant du nanomètre au kJ, MJ voire GJ.
- Le développement de modes de gestion avancée des réseaux de distribution électrique faisant appel à des modélisations mathématiques avancées pour prendre en compte le caractère intermittent et aléatoire de la production, la multiplication des sites de production et la multi-directionnalité des flux ;
- La gestion globale de la chaine du carbone, par la production de carburants de substitution par les différents procédés de transformation de la biomasse (thermo-bio-chimie), la valorisation du CO2, son captage et sa séquestration ;
Il convient évidemment de garder à l’esprit que ces priorités s’inscrivent dans une politique générale de recherche de nature fondamentale, de long terme, focalisée sur les questions énergétiques. Ce positionnement permet de satisfaire une double logique de progrès des connaissances : conjuguer progrès incrémentaux permettant de lever certains verrous à court et moyen terme, tout en laissant la place à des ruptures scientifiques et technologiques,
car, comme on ne le répètera jamais assez, "ce n’est pas en cherchant à améliorer la lampe à pétrole que Volta a découvert la pile électrique".
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